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La nouvelle Assemblée nationale aggravera-t-elle vraiment la crise ?

Publié le 04/07/2024

Dans une semaine, l'Assemblée nationale risque de radicalement changer de visage... Mais aussi de politique du logement. Face à ces boulversements, Henry Buzy-Cazaux, présedient fondateur de l'institut du Management des Services Immobiliers, appelle les professionnels à ne pas céder à la panique. 

 

La perspective d'un chamboulement de l'Assemblée nationake et d'une recomposition du gouvernement ex nihilo inquiète le secteur du logement. Il s'est employé depuis trois semaines à analyser les programmes des trois principaux blocs qui ont présenté des candidats aux élections législatives des dimaches 30 juin et 7 juillet. L'anxiété tient d'ailleurs moins à l'inconnu qu'à la peur de voir mettre en oeuvre les mesures les moins consensuelles et les plus clivantes. Il en va ainsi par exemple de la préférence nationale dans l'accès aux HLM ou encire de l'encadrement des loyers généralisé à la France entière voulue par la gauche et l'extrême gauche liguées. 

Des gardes-fous budgétaires et constitutionnels 

La fillière a tort de s'inquiéter pour au moins trois raisons. Tout d'abord la constitutionnalité des mesures préconisées devra être assurée et l'on sait que ce n'est pas acqui. Le concept de préférence nationale comme la gratuité de droits de mutation à titre onéreux au profit des seuls primo-accédants sont concernés par le risque d'incompatibilité avec la Constitution de notre pays. Or, la réviser requiert un vote conforme des deux chambres, Sénat et Assemblée nationale... Autant dire que l'exercice est impossible dans la configuration politique actuelle. 

Ensuite, la question de la supportabilité budgétaire va se poser de façon cruelle aux gourvernants, qui qu'ils soient, et il se pourrait bien que de généreuses promesses se heurtent violemment à cet accueil. Certes, pour le logement, on arguera que toute dépense revient à investir et que relance de l'activité générera des rentrées fiscales de nature à compenser et plus les engagements de crédits publics. Deux limites à cette démonstration : elle sera faite devant un nouveau ministre de l'économie, sans doute, entouré d'une administration centrale qui n'a pas opéré sa mue quant à sa vision des finances et qui ne manquera pas corseter encore longtemps les ministres à sa tête; en outre, notre déficit est tel que désormais l'Europe et le monde et les marchés s'en soucient et que nos réponses ne leur suffisent pas. Il leur faut des preuves d'austérité et la fête est finie. C'est dire qu'il y aura loin de la coupe aux lèvres, une fois les vainqueurs au pouvoir. Le principe de réalité va les rattraper. 

Apprendre à travailler avec les nouveaux blocs 

Enfin, si les deux blocs, pour l'un extrême sans complexe, pour l'autre extrême par alliance, arrivent aux affaires, la fillière du logement va devoir prendre la peine de discuter avec eux. Les lobbies de l'immobilier n'ont pas fait ce travail ou à la marge, d'une part par manque d'empathie idéologique réel ou prétendu, d'autre par opportunisme politique. Ils se sont davantage adressé aux partis dits de gouvernement...qui en peu de temps se sont retrouvés affaiblis, après des décennies de puissance. Les grandes fédérations peuvent-elles dire qu'elles ont beaucoup tenté de convaincre la France Insoumise ou le Rassemblement National ? En ont-elles même rencontré leurs représentants ? Cela vaut dans les deux sens : ces partis ont-ils volontiers dialogué avec les corps intermédiaires de l'immobilier ? Cette situation va devoir changer et on ne pourra acter d'échec que lorsque les protagonistes ayront accompli la démarche de se parler. 

Faut-ildésespérer par exemple de démontrer à l'extrême gauche que les excès de suspicion envers les investisseurs et bailleurs va conduire à l'attrition du parc locatif ? Faut-il renoncer à expliquer à l'extrême droite qu'on ne peut renoncer à la transition environneentale et qu'il est seulement besoin de l'aménager ? Plus difficile, on en conviendra, quand on demande depuis des années à or et à cri qu'on déchire le calendrier et qu'on supprime les interdictions de louer... Pourtant, il faudra empêcher ce parti de compromettre la lutte contre le dérèglement climatique, eût-on un  peu trop vite pesté contre elle depuis la loi Climat résilience. Eh oui, la carte politique se réecrit et avec elle les méthodes d'influence publique des familles professionnelles. Certaines pourraient-elles avoir des états d'âme assez forts pour leur faire préférer de renoncer à leur mission, plutôt que de pactiser vaec les diables des extrêmes ? Peut-être et elles devront s'interroger en conscience, mais sans oublier qu'à la fin c'est l'avenir du logement qui est concerné. Et sans oublier que c'est en particulier en négligeant ce sujet que le Président Macron a fait le jeu et le lit de partis qui ont entendu les plaintes et les ont récupérées. 

Et puis on pourrait ajouter une quatrième raison :  la politique dii logement qui va s'écrire ressortit à la médecine urgetiste, et l'impératif d'efficacité l'emportera sur les idéologies et les marqueurs d'extrême gauche ou d'extrême droite. Quelque chose comme le bon sens pourrait bien gouverner à cet égard notre pays, qui s'en est éloigén sans cesse pour le logement. 

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