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Un agent immobilier peut recevoir jusqu'à 200 appels pour une annonce à louer

Publié le 24/06/2024

Les taux de crédit diminuent un peu mais cela ne suffit pas à relancer le marché. 

En ce milieu d'année 2024, le marché immobilier commence timidement à retrouver des couleurs en France. "Nous sommes en train de sortir lentement de la crise qui redeviennent plus accessibles, et les prix des biens à vendre qui commencent un peu à baisser", selon Charles Marinakis, le président de Century 21 invité d'"esprit d'entreprise", l'émission économique de la chaîne Le Figaro TV. La tendance du marché reste toutefois à la décroissance, avec "une baisse des transactions de l'ordre de 15% en 2024 comparé à 2023, contre -22% l'année précédente", constate le dirigeant du réseau d'agences immobilières, propriété du groupe Arche.

Globalement, les banques recommencent à prêter un peu plus aux aspirants acheteurs, après avoir serré la vis ces derniers mois. "L'ère du crédit pas cher, c'est fini...Si vous n'avez pas acheté à 1% à l'époque, j'ai bien peur que vous ne retrouviez pas de tels taux dans les années à venir, explique Charles Marinakis. Ce que nous avons considéré comme la normalité était en fait une anomalie économique". Un jeune couple qui cumule quelques années dans la vie active a-t-il encore les moyens d'acheter aujourd'hui, alors que le prix des logements anciens a été multiplié par trois en moyenne depuis vingt ans ? "Cela reste accessible, mais il est vrai que vous êtes obligé désormais de faire quelques concessions en s'excentrant des centres-villes et en réduisant peut-être les prétentions sur la surface", admet le président de Century 21.

Durant la pandémie, une partie des Français s'étaient rués vers les campagnes et le bord de mer, entraînant une flambée des prix des appartements et surtout des maisons. Ce mouvement est terminé. "Les villes ou les régions qui avaient été inondées de demandes au moment du Covid subissent aujourd'hui le contrecoup", affirme Charles Marinakis. Les prix immobilier à l'achat dans la région sud ouest de la France, une partie de la Bretagne, ou encore des villes comme Bordeaux recommencent ainsi à baisser, "après une hausse artificielle".

 

Le marché locatif toujours aussi tendu

Pris en tenaille entre la baisse des transactions dans l'ancien et la crise du neuf, qui subit toujours une chute des constructions de logements, le marché locatif reste sous haute tension. "La pénurie de logements à louer perdure dans toutes les grandes métropoles : il y a en moyenne 20% de gens en moins qui quittent leur logement, alors que la demande est toujours aussi soutenue", constate Charles Marinakis. 

Une situation qui pousse même les agences à ne plus publier en annonces certaines offres locatives : "Un agent immobilier peut recevoir jusqu'à 200 appels pour une annonce d'appartement à louer, c'est devenu impossible à gérer". Face à ce parcours du combattant, les agents observent notamment une recrudescence de fausses attestations d'emploi ou de bulletins de paie embellis à l'aide de Photoshop. "On s'est tous équipé de logiciels pour détecter les faux, prévient le dirigeant, mais peut-être que quelques dossiers arrivent tout de même à passer entre les mailles du filet".

 

"La pénurie de logements à louer perdure dans toutes les grandes métropoles : il y a en moyenne 20% de gens qui quittent leur logement, alors que la demande est toujours aussi soutenue"

 

Le marché locatif parisien pourrait subir un effet Jeux olympiques, certains propriétaires espérant obtenir le jackpot en louant leur logement à prix d'or. "Nous observons que beaucoup de bailleurs ne remettent pas leurs biens en location, et attendent de passer la période des jeux. Il va sans doute y avoir une période de friction; cela pose un problème particulièrement pour les étudiants qui peuvent être mis à la porte ou qui seront à la recherche d'une location pendant l'été"

Face au choc conjoncturel enfin, les faillites d'agences immobilières se sont multipliées ces derniers mois. Selon le président de Century 21, elles concernent principalement les nouveaux entrants du secteur. "On avait vu beaucoup de structures s'ouvrir peut-etre de manière fantaisiste ces dix dernières années lorsque le marché était à son plus haut, avec des gens qui pensaient qu'être agent immobilier était une chose facile. Mais la réalité les a rattrapés", conclut Charles Marinakis.

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